Première formation de réalité virtuelle pour les membres de l’AMPPU54

Jeudi 2 juin 2022, hôpital de Toul. Des médecins du 54 ont eu l’opportunité d’apprendre les rudiments de l’utilisation de la réalité virtuelle. Maniement des casques et des manettes, fonction de chaque bouton, appropriation des espaces dans la « salle » de l’application… La réalité virtuelle est une innovation exceptionnelle dans un domaine à risque, comme la médecine. Pratique, facile d’utilisation, la réalité virtuelle (VR) fourmille de possibilités…

Une formation à l’utilisation des casques et manettes de VR

L’hôpital de Toul, en Meurthe-et-Moselle, a eu l’amabilité de nous permettre de former quatre médecins à la réalité virtuelle dans une de leurs salles. L’AMPPU54 s’est récemment dotée de multiples casques et manettes VR afin de démarrer des formations ludiques liées au corps humain.

Quatre médecins, sous l’égide du Docteur Jean-Daniel Desse, se sont rendus au Centre hospitalier Saint-Charles de Toul pour essayer l’application 3D Organon Anatomy.

Pendant 1 h 30, les quatre apprentis présents à cette session d’entrainement se sont donc essayés à l’application en interconnexion. Physiquement et virtuellement, tout le monde était présent dans la même salle. Le Docteur Desse gérait le lieu et conduisait les festivités : il imposait ce que les participants pouvaient voir et afficher devant leurs yeux. Chacun pouvait ainsi afficher, zoomer et manipuler les parties du corps souhaitées.

Les médecins présents ont affirmé avoir compris l’intérêt de cette technologie pour une utilisation médicale et pédagogique. Alors même qu’ils n’ont pas encore eu l’occasion d’appréhender toutes les fonctionnalités de l’application.

Arthur Ponty, développeur à l’agence Alchimy, qui a programmé les casques pour l’AMPPU54, était présent afin d’expliquer l’utilisation des casques et manettes. Il vérifiait également la bonne manipulation des outils et de l’application pendant la séance ; notamment le respect des consignes de sécurité énoncées en début de formation. (En effet, il est préférable d’éviter que, dans la salle « réelle », les participants se percutent les uns et les autres !)

L’application 3D Organon Anatomy

Il s’agit d’un atlas anatomique interactif qui recense les 15 systèmes du corps humain. On peut également visualiser les mouvements et animations des articulations et des os.

Plusieurs espaces de travail permettent aux participants de travailler en collaboration ou en autonomie. L’anatomie humaine représente un véritable défi à appréhender. Des informations visuelles et textuelles viennent aider l’apprenant.

La réalité virtuelle : l’avenir de la formation médicale ?

Dans cette profession, la formation continue des médecins est indispensable. Etudier l’anatomie et ses mécanismes complexes constitue les prémices des applications éducatives médicales. D’autres applications permettent déjà de simuler les interventions au bloc ou encore des interactions avec les patients. Ainsi, en plus des compétences théoriques, les apprentis médecins ou médecins en formation continue pourront développer leurs compétences techniques ou bien sociales.

Pour les étudiants en médecine, la VR offre même la possibilité de s’entrainer de façon réaliste avant de s’adresser aux ou d’intervenir sur les patients.

Notons qu’en France, la première opération chirurgicale assistée par de la réalité mixte a déjà eu lieu en 2017. C’était à l’hôpital Avicenne, à Bobigny. Pour la première fois, un chirurgien a pu être assisté d’un casque afin de voir à travers la peau de sa patiente. L’anatomie de la patiente avait déjà été photographiée en 3D et modélisée en amont. Ainsi, le chirurgien pouvait simuler des rotations et positionnements avant d’effectuer le geste réel. En plus de préparer l’intervention au mieux, cela lui a permis de prévenir des complications.

Le monde médical se trouve au seuil de grands bouleversements au niveau éducatif. Pour l’instant limitée, le déploiement de la réalité virtuelle devrait s’étendre dans les prochaines années, à la fois au niveau de l’apprentissage et au niveau des interventions chirurgicales ou encore psychologiques. Pourrons-nous bientôt dire adieu au risque ?